« The
copy without the original »
Rosalind
Krauss,
Le photographique,
pour une théorie des écarts, 1990, p. 215
Still Untitled/Encore sans
titre c’est
une chambre blanche, des acétates, des chansons, de la lumière. Un jeu où
l’appareil photo simulé se confond avec l’absence de l’amoureux. Des jeunes
femmes qui jouent avec les images de l’illustre photographe américaine. Elles
en décortiquent le contenu, en devinent le hors champ, en donnent une
interprétation. La consommation des « stills » choisis devient
le prétexte, voire l’élan nécessaire pour propulser des actes émotifs, parfois
créatifs.
C’est selon
l’idée d’une appropriation fabulée qu’il faut entrevoir Still Untitled/Encore sans titre, un peu comme si ces jeunes femmes
s’étaient dit : « Cindy a
pensé à ceci, a entendu cette chanson, a ressenti cet état au moment de la
prise de cette photographie ». Le travail de chacune, qu’il soit
performatif, sonore ou plastique, permet d’entrevoir l’instant photographique
chez Sherman, en tant que moment qui se fabrique et qui suscite la référence
populaire.
Qualifiées à
juste titre de « copies sans
originaux » par l’historienne Rosalind Krauss, les photographies de
cette série permettent non seulement d’entrevoir la culture populaire, mais
aussi le souvenir qui s’en dégage. C’est de cette culture et des traces – à la
fois lointaines et intimes – qu’elle génère, dont parle ce spectacle.
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